3 Ciel ! Mes bijoux ! | Les carnets de Versailles

Ciel ! Mes bijoux !

Bien avant la célèbre Castafiore, il y eut Louis XIV et les joyaux de la Couronne de France. Ces trésors de préciosité ont été maintes fois représentés sur les portraits de Cour, au cou et aux poignets des rois et reines, des princes et princesses. À partir du 15 octobre 2016, l’exposition « Le goût de la parure. Portraits du château de Versailles », organisée en partenariat avec le Centre des monuments nationaux, invite à découvrir la représentation de ces bijoux dans le cadre exceptionnel du logis royal du château d’Angers.

 

La fascination de Louis XIV pour les diamants est bien connue, elle fut probablement attisée dès son plus jeune âge par le cardinal de Mazarin, qui faisait miroiter les gemmes précieuses devant ses yeux pour en apprécier l’éclat. C’est indéniable, les deux hommes enrichirent considérablement le Trésor des joyaux de la Couronne de France, qui malgré les aléas des événements politiques et des guerres devint, au fil du temps, l’une des plus belles collections d’Europe.

Mais en 1887, la IIIe République sonna le glas de ces splendeurs passées en organisant leur dispersion par une exceptionnelle vente publique. Durant neuf jours, entre le 12 et le 23 mai, dans la salle des États au Louvre, les plus grands joailliers internationaux et quelques riches amateurs poussèrent les enchères pour emporter une parure ou une gemme précieuse étincelante de mille feux. À l’époque, le Louvre, le Muséum d’histoire naturelle et l’École des mines bénéficièrent, fort heureusement, de quelques chefs-d’œuvre irremplaçables pour les collections nationales, enrichies depuis par le rachat de joyaux historiques. Malheureusement certains bijoux ne nous sont plus connus aujourd’hui qu’à travers la représentation des portraits officiels, ou des commandes privées passées à certains artistes.

L’exposition «Le goût de la parure. Portraits du château de Versailles » a pour but de faire découvrir aux visiteurs du château d’Angers certaines clefs de lecture pour comprendre la typologie de ces fascinantes parures d’antan : aigrettes, diadèmes ou peignes, boucles d’oreilles, colliers, plaques d’ordres de chevalerie, ceintures, bracelets, boucles de souliers, ou encore la multitude de pierreries, parfois polychromes ou en strass, cousues sur les costumes…

Souvent remises au goût du jour pour chaque souverain, sous l’Ancien Régime, les parures accompagnaient les grands événements du cérémonial mis en place par le Roi-Soleil pour rythmer la vie des courtisans versaillais vêtus d’étoffes précieuses.

La parure constitue un élément indissociable du costume ; les montures des perles et des gemmes précieuses ou semi-précieuses vont suivre la mode et l’évolution du goût. C’est assurément grâce au talent et à l’exceptionnel savoir-faire technique jalousement gardé par les artisans joailliers de la capitale que Paris demeure, du XVIIe au XIXe siècle, la capitale de l’industrie du luxe, des arts et de la mode en Europe.

Le public pourra enfin admirer la dextérité des peintres, et juger de leurs talents respectifs dans le rendu de la nuance des étoffes et l’éclat des flamboyantes pierreries.


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